1. Qui gérera les places de formation dans les disciplines avec Réformer ?
2. Comment vont se réorganiser les services hospitaliers qui comptent sur la main d’œuvre des médecins en formation pour leur fonctionnement ?
3. Comment l’organisation Réformer entend-elle prévenir les arrêts prématurés des médecins ? Une « réorganisation » ne va-t-elle pas engendrer des frustrations ?
4. Quel est l’intérêt d’avoir développé un outil informatique supplémentaire pour la formation postgrade ? Y-a-t-il une plus-value à l’outil proposé par Réformer, si oui laquelle ?
5. Comment on définit les cantons « formateurs » et « non formateurs » ? Les hôpitaux de taille moyenne sont souvent plus efficaces pour certaines formations.
6. Une des difficultés rencontrée par les spécialités chirurgicales dans l’estimation des besoins et une planification régionale/cantonale est le fait de ne pas pouvoir se projeter dans les années futures. Ces décisions, dépendent des sociétés de spécialistes et des institutions politiques.
1. Qui gérera les places de formation dans les disciplines avec Réformer ?
Comme aujourd’hui, les responsables des établissements formateurs conservent un rôle important dans la sélection des candidat.e.s qui obtiennent le titre de spécialiste dans la discipline, puisque ce sont eux qui engagent, forment et évaluent les médecins en formation en fonction des critères en vigueur.
Dans le cadre de Réformer, les modalités de formation de la spécialité se discute au sein du Bureau de la filière pour former en fonction des besoins de santé publique et non seulement des objectifs personnels des médecins.
Les médecins en formation bénéficieront d’un gain en transparence et en équité avec la publication des places de formation dans les disciplines à l’échelle de la Romandie au travers de la plateforme informatique et de la discussion avec les coordinateur.trice.s.
2. Comment vont se réorganiser les services hospitaliers qui comptent sur la main d’œuvre des médecins en formation pour leur fonctionnement ?
Avec Réformer, le nombre de médecins en formation dans les différentes disciplines évoluera et sera réparti différemment dans les filières. Les parcours et objectifs de formation au sein des établissements formateurs seront également clarifiés. Il est donc possible d’identifier clairement les médecins en formation qui visent le titre de spécialiste dans la discipline de l’établissement ou ceux.celles qui souhaitent acquérir des connaissances dans la discipline sans en obtenir le titre.
Les services concernés par une régulation sont également encouragés à « sénioriser » l’activité médicale pour répondre aux besoins en main d’œuvre des services hospitaliers, à savoir engager de médecins hospitaliers sans fonction de cadre. L’organisation des services hospitaliers sera en effet impactée par l’application de l’article 55a, LAMal et Réformer est un outil qui doit permettre une application aussi transparente, équitable et de qualité de cette nouvelle base légale.
3. Comment l’organisation Réformer entend-elle prévenir les arrêts prématurés des médecins ? Une « réorganisation » ne va-t-elle pas engendrer des frustrations ?
L’arrêt prématuré concerne l’ensemble des professions de la santé. Ces arrêts sont principalement à mettre en lien avec les conditions de travail, la charge physique et psychique des professions.
A cela s’ajoute qu’actuellement, une sélection est déjà opérée par les chef.fe.s de service des hôpitaux « A » qui désignent les médecins en formation qui vont pouvoir se former dans leur spécialité. Cette sélection se fait plus ou moins tardivement selon les disciplines. Réformer souhaite inciter les établissements formateurs à se coordonner dans la transparence pour désigner précocement les médecins qu’ils souhaitent former. Ainsi, le titre de spécialiste souhaité, mais également sa finalité en termes de carrière peut donc être clarifié et planifié plus précocement par les médecins en formation avec le soutien d’un.e coordinateur.trice. Les parcours des médecins en formation gagneront ainsi en clarté.
4. Quel est l’intérêt d’avoir développé un outil informatique supplémentaire pour la formation postgrade ? Y-a-t-il une plus-value à l’outil proposé par Réformer, si oui laquelle ?
Les outils informatiques de Réformer et de l’ISFM ne poursuivent pas le même but.
L’ISFM doit pouvoir vérifier et contrôler le respect des exigences, tandis que l’outil de Réformer cherche à accompagner les médecins dans leur formation postgrade. La documentation du parcours de formation dans l’outil informatique de Réformer doit pouvoir amener de la transparence au système et être utile aux médecins, ainsi qu’aux établissements formateurs. Une coordination entre Réformer et l’ISFM, dans ce cadre, est garantie, notamment pour la liste des établissements formateurs reconnus.
En détails, le eLoogbook de l’ISFM récence les formations effectuées. Il ne permet cependant pas de répondre à aux trois objectifs de la plate-forme informatique développée dans le cadre de Réformer :
- Soutenir et documenter l’activité d’accompagnement des médecins en formation réalisée par les coordinatrices et coordinateurs de filière
- Faciliter pour le médecin en formation la planification de son parcours de formation en fonction du projet de carrière et d’installation
- Monitorer la formation postgraduée, les parcours de formation et souhaits de carrière pour mieux répondre aux besoins de santé publique.
5. Comment on définit les cantons « formateurs » et « non formateurs » ? Les hôpitaux de taille moyenne sont souvent plus efficaces pour certaines formations.
Tous les cantons contribuent en partie à la formation postgraduée des médecins, certains cantons offrent néanmoins davantage de places de formation. La Convention sur le financement de la formation postgrade (CFFP) les considèrent comme « cantons formateurs » et prévoit une répartition des charges entre les cantons. Le Préambule de la CFFP stipule que « les hôpitaux qui accueillent des sites de formation postgrade reconnus doivent en conséquence également être soutenus financièrement par les cantons et les charges inégales en découlant entre les cantons doivent être compensées ». (Lien vers la CFFP, entrée en vigueur en janvier 2022). La CFFP prévoit que les contributions octroyées aux établissements formateurs dépendent du nombre de médecins en équivalent plein temps (art. 3 de la CFFP).
6. Une des difficultés rencontrée par les spécialités chirurgicales dans l’estimation des besoins et une planification régionale/cantonale est le fait de ne pas pouvoir se projeter dans les années futures. Ces décisions, dépendent des sociétés de spécialistes et des institutions politiques.
Cette remarque concerne aussi la limitation de l’admission des fournisseurs de prestations. Cela dit, voici comment la question sera traitée dans Réformer :
Les acteurs et actrices-clé de la discipline (représentant.e. s des établissements formateurs, sociétés médicales, médecins en formation) se réunissent au sein d’un bureau qui se veut être un espace de dialogue et de coordination. Le.la coordinateur.trice, qui siège au bureau de coordination, y apporte les indicateurs concernant les besoins dans la discipline et l’activité de la filière, mesurés par le système d’information Réformer. Ces données générées par le système d’information sont discutées au regard de la réalité du terrain afin de transmettre des points de vigilance à la direction de Réformer.